Il est 11h30 le 7 janvier. Des hommes entrent en salle de conférence de Charlie Hebdo
et font feu sur un assemblé d’hommes non armés. Une mise à mort cruelle, une
surenchère lâche et démesurée face à des dessins qui ne plaisaient peut être pas
à tout le monde mais qui n’ont jamais blessé personne.

En ce jour de deuil, j’ai eu besoin comme tout le monde de trouver du soutien auprès de mes concitoyens ; principalement sur les réseaux sociaux. J’y ai trouvé des messages de solidarité comme je l’avais espéré mais pas que. J’y ai également trouvé des personnes qui accusaient d’autres de n’avoir jamais ouvert le journal, essayant de rendre leur douleur moins légitime. J’aimerais dire à ces con-descendants que nul besoin n’est d’avoir lu Charlie pour connaitre Charlie et je ne m’attarderais pas plus là-dessus car cela n’en vaut pas la peine.

En revanche c’est sur une autre pensée accusatrice sur laquelle je voudrais m’attarder ; car, certains pensent que cette réaction de masse arrive trop tardivement : on nous dit que des attentats ont lieux tous les jours dans différents pays, qu’ils font beaucoup de victimes et que ça ne révolte personne autant que lorsque notre pays est touché. En soi cette critique est totalement justifiée. Ce qui est dit est vrai et en lisant ces posts on sent tout à coup une pointe de culpabilité, on se sent égoïstes de ne réagir que maintenant que notre pays est touché alors que des innocents meurent chaque jours à cause de terroristes.

Français, françaises vous n’êtes point a blâmer, votre réaction n’est pas tardive et votre douleur est légitime. Quand quelqu’un meurt, on peut trouver que c’est triste, ou que c’est révoltant, mais on n'est pas forcément touché si on ne connait pas la personne. On est touché s'il s'agit de quelqu'un que l'on connaissait, quelqu'un que l'on côtoyait tous les jours, quelqu'un de notre famille. On n'est pas en deuil chaque fois qu'une vie s'éteint quelque part dans le monde mais uniquement quand cette mort nous touche personnellement. Je pense que la réaction des français aujourd’hui est due à cette logique de pensée. On est tout aussi révolté que si l’on venait d’entendre qu’une école a été prise pour cible au bout du monde ou qu’un policier a été assassiné dans un pays culturellement voisin ; mais en plus on est en deuil car cet évènement nous touche. Il nous touche car aujourd’hui sont morts des hommes dont nous avons tous entendus parler ; des hommes dont nous connaissons les convictions et les dessins, symbole de la liberté qui caractérise la France, au moins les plus célèbres et ce même si nous n’avons jamais tenu leur journal entre nos mains. Il nous touche car la France, pays où nous vivons, pays que nous aimons, a subit une attaque cruelle visant un organe vital qu’est sa liberté d’expression. La France a besoin des français comme un corps blessé a besoin de ses cellules pour guérir… et nous sommes là !

De plus, le désormais célèbre ‘’Nous sommes Charlie’’ va au-delà de l'expression du deuil ou de la solidarité entre les français. C'est une manière d'exprimer que malgré que ces semblants d'hommes ai sauvagement tué des personnes physiques, ils n'ont ni tué Charlie, ni la liberté d'expression car chacun de nous peut la représenter et la renforcer en y apportant sa pierre afin qu'elle ne meure jamais. Aujourd’hui chacun de nous peut continuer à dessiner, à écrire, à exprimer sa pensée par le moyen qui lui conviendra. On est tous Charlie car on fait tous le vœu que le journal continue d’exister et ne perde rien de ce qui le caractérise, qu’on en soit lecteur régulier ou non, qu’on en soit adepte ou détracteur non violent.

On est tous Charlie car on est tous libres d’expression. Longue vie à Charlie, longue vie aux valeurs de la France !

où est Charlie?

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